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La Laïcité

Mais qu’est-ce que cette Maison de la Laïcité ? chuchote t- on dans les coulisses. Certains détournent leurs regards, d’autres déchirent les invitations à un spectacle, à une exposition ou autres activités. La méconnaissance fait peur !... Ne serait-ce pas plus simple d’ouvrir la porte du dialogue ? La laïcisation de la société n’est pas un processus antireligieux, mais le seul moyen pour garantir à chacun un réel respect de ses convictions religieuses ou philosophiques.


Philippe Grollet, président sortant du Centre d’Action Laïque communautaire, dans son discours à l’occasion de la rentrée académique de la faculté ouverte des religions et des Humanismes laïques à Charleroi le 6 octobre 2005, a décrit ce qu’il entend par laïcité. Il nous décrit la laïcité politique et la laïcité philosophique.

La laïcité politique, dit-il, c’est la construction d’un espace public de liberté, ni religieux, ni antireligieux, respectueux de toutes les convictions et toutes les conceptions de vie, pour autant qu’elles acceptent de même la diversité.
La Laïcité politique n’est d’ailleurs pas l’apanage des laïques philosophiques, agnostiques par méthode et athées par pragmatisme, ce n’est pas la chasse gardée des mécréants.
La Laïcité politique est au contraire le « programme commun » de tous les démocrates, confessionnels et non confessionnels, chrétiens, musulmans, israélites, athées, agnostiques, croyants ou incroyants préoccupés de la question du vivre ensemble dans le respect des identités des uns et des autres, unis sur un socle commun, celui des droits de l’homme et des libertés fondamentales.


Mais à Pepinster…


Signes d’appartenance sur ou dans les lieux publics

  • Catholiques: crucifix (ex : salle de Cornesse …)
  • Laïcité: non autorisé : enseigne lumineuse supprimée, pas de logo dans un lieu public où le collège invite la population.
Invitation par le collège

  • Catholiques: messes
  • Laïcité: réception des enfants fêtés qui suivent le cours de morale.


La Laïcité philosophique.

Philippe Grollet nous dit que la laïcité philosophique c’est la conscience que, vous comme moi, sommes responsables de notre vie et de ce que nous en faisons. C’est la conscience que la réponse à toutes nos questions ne viendra ni des dieux, fruits de l’imagination des hommes, ni de la magie, mais de la recherche honnête que nous pouvons mener avec tous les autres humains, nos frères, croyants et incroyants, religieux, agnostiques et athées.
C’est récolter et retenir de toutes les religions et traditions les éléments épars de la sagesse humaine, la recherche du sens et le dépassement de soi, en laissant de côté les superstitions et les prétendues révélations. C’est la conscience que la vérité est toujours très difficile à cerner et qu’il faut sans cesse renoncer aux certitudes.

C’est rejeter les « vérités » toutes faites et être capable de se remettre en question. C’est accepter que d’autres pensent et vivent autrement et c’est reconnaître qu’un monde de paix n’est possible que par l’acceptation de ces différences.

C’est chercher la manière de vivre ensemble dans le respect réciproque. C’est favoriser l’émancipation de chacun dans la solidarité. C’est prendre ses responsabilités dans le groupe et dans la société. C’est être capable de se révolter face à l’injustice.

C’est jouir de la vie. C’est aimer et sourire. C’est une histoire sans magie, mais c’est une belle histoire quand même…


La Laïcité est un mouvement qui puise ses ressources philosophiques dans l’antiquité (entre autres dans la pensée grecque) et qui a été développée notamment par les philosophes du siècle des « Lumières » (18ème siècle) et que la révolution française (1782 – 1792) a rendu politiquement possible par l’abolition des privilèges de l’Eglise et de la noblesse et la proclamation des droits de l’homme et du citoyen.

La laïcité ne se réfère pourtant à aucun maître initial, aucun prophète, aucun leader charismatique et elle ne s’appuie sur aucun livre fondateur.

La laïcité est le fruit de toute une histoire : l’histoire des luttes contre l’oppression politique et intellectuelle et contre les intolérances.

La laïcité est un courant alimenté par la sagesse de générations de philosophes et de femmes et d’hommes d’action épris de liberté.

La Laïcité aujourd’hui

L’usage du mot « laïcité » est susceptible de provoquer des malentendus compte tenu du double sens que permet ce même mot et des concepts différents qu’il recouvre. Voici quelques éléments pour lever ces malentendus.

Quand nous utilisons le terme « laïc » en parlant de l’Etat et des pouvoirs publics, nous voulons rendre compte de la diversité politique, philosophique et culturelle de la société. Au contraire d’une société théocratique qui institue la religion d’Etat et qui subordonne l’autorité civile à l’autorité religieuse ou qui confond l’une et l’autre, la société « laïque » est celle qui prétend instituer un mode de fonctionnement indifférent aux diverses conceptions philosophiques et religieuses. Dans ce sens, la « laïcité » (appliquée à l’Etat), n’est ni hostile ni favorable à une religion ou une autre, ou à une conception théiste ou athée des citoyens. La « laïcité » de l’Etat est une conception non agressive à laquelle peuvent adhérer les croyants de n’importe quelle religion ainsi que les non-croyants. Le principe de laïcité de l’Etat et des institutions peut se traduire par la proposition suivante : Aucun groupe quelconque ne peut, même au nom d’un principe transcendant, de la Bible ou du Coran, d’une église ou d’une idéologie, prétendre s’approprier l’Etat ni l’une de ses composantes régionales ou locales, ni l’un de ses organes qui demeure le bien commun de tous les citoyens.

Dans un autre sens, la « laïcité » (on utilise alors l’adjectif « laïque ») exprime une conception de vie particulière, jadis extrêmement rare, mais actuellement fort répandue. La laïcité désigne alors la communauté de citoyens et d’organismes soucieux de « construire une société juste, progressiste et fraternelle, assurant à chacun la liberté de pensée et de son expression, adoptant le libre examen comme méthode de pensée et d’action, le tout en dehors de tout dogme et en respectant autrui dans ses convictions ». Cette communauté, fondée sur une conception philosophique non confessionnelle, pourrait s’appeler la communauté humaniste ou la communauté de la libre pensée. Elle est identifiée (en Belgique notamment) comme la communauté laïque. C’est ainsi que des individus de plus en plus nombreux s’identifient, à titre individuel, comme "laïques », signifiant par là une adhésion à une conception de vie et à des valeurs qui ne font plus référence à une divinité ou à un principe supérieur extrinsèque à l’humanité.

Ce sentiment d’adhésion, manifesté par divers sondages d’opinion concordants, se rapporte non seulement à la conception laïque des institutions publiques mais aussi à une conception de vie fondée sur des valeurs.